La tomate, légume-fruit star du potager, nécessite des conditions bien précises pour mûrir : des températures sans excès, une absence de gel et surtout du soleil. Or, vous l’avez sûrement remarqué ce n’est pas vraiment ce que la météo nous a réservé cette année, et les tomates ont donc bien du mal à rougir.
1) Un printemps 2024 cauchemardesque pour nos tomates
Ce printemps 2024 aura été le plus arrosé depuis 15 ans, et le début d’été pas franchement meilleur : soleil en berne, pluie, fraîcheur… La faute semble-t-il à l’enchaînement de « gouttes froides »1, des poches d’air très froid en altitude qui, en se déplaçant, perturbent le temps et sont responsables de précipitations plus fréquentes.
Résultat : juin puis la première quinzaine de juillet se sont avérées particulièrement médiocres, du moins dans la moitié nord du pays avec des conséquences directes sur nos cultures de tomates : retard de maturation, maladies (mildiou, oïdium, botrytis…), etc.
Ce temps est-il si inhabituel ?
La persistance de mauvaises conditions météo sur plusieurs semaines a donné l’impression d’un début d’été « pourri », mais pas si exceptionnel que cela. Des épisodes de fortes pluies liés au phénomène de goutte froide sont en effet assez fréquents l’été. Les températures moyennes ont d’ailleurs été proches des normales, voire légèrement supérieures dans de nombreuses régions. Cette météo délicate ne remet donc pas en cause la réalité du changement climatique.
Les produits France Serres suivants vous permettront de faire face aux aléas de la météo :
Météo vs climat : attention aux confusions
Si le climat et la météo sont souvent confondus, ils représentent des concepts bien distincts. Le climat se réfère à l’état moyen de l’atmosphère sur une longue période, généralement des décennies ou plus (les normales climatiques sont mesurées sur une période de 30 ans).
La météo, quant à elle, concerne les conditions atmosphériques à court terme et à un endroit précis, comme la température d’aujourd’hui, les précipitations prévues demain, ou le vent qui souffle actuellement. La météo est donc beaucoup plus variable et changeante que le climat, et surtout plus prévisible.
Source : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/quelle-difference-entre-meteo-et-climat
2) Quel impact risque d’avoir le changement climatique sur les tomates ?
La tomate est un fruit très climato-dépendant qui n’apprécie pas les fortes variations de température, l’intervalle idéal se situant entre 18°C et 25°C. Des températures trop élevées (supérieures à 32°C) entraînent une réduction de la nouaison des fruits (les fleurs avortent littéralement) et affectent également le développement et la maturité des fruits.
Combiné à une forte humidité, ce stress thermique perturbe aussi la phase de pollinisation :
le pollen devient collant et empêche la fécondation des fleurs, qui rappelons-le doit intervenir dans un intervalle de temps court d’environ 50 heures après la floraison.
Or, selon les experts du climat, l’intensité, la fréquence et la durée des épisodes de températures extrêmes vont augmenter à l’avenir. Les vagues de chaleur en France métropolitaine vont devenir plus fréquentes et plus intenses, en particulier dans les régions du Sud-Est. Avec des impacts bien réels sur l’agriculture2 et le jardinage.
3) Comment atténuer les effets des températures extrêmes sur les tomates ?
Les températures élevées que nous connaîtrons dans le futur sont un défi pour la culture de la tomate. Au-delà d’un emballement du thermomètre et de plus grands risques de sécheresse, les événements violents (orages, tempêtes…) deviendront également plus fréquents, même si leur répartition géographique reste encore incertaine.
Heureusement, quelques solutions sont déjà accessibles et peuvent limiter les impacts des aléas météorologiques que nous rencontrons aujourd’hui.
- Choisissez les bonnes variétés. Le choix de variétés plus adaptées peut s’avérer être une stratégie pertinente. Leurs différentes caractéristiques leur permettent de mieux s’adapter aux conditions climatiques changeantes et de garantir une production stable, voire accrue, malgré les aléas météorologiques.
– Tomates hâtives : En mûrissant plus rapidement, les variétés précoces telles que la tomate Stupice ou la tomate Reine des Hâtives offrent une fenêtre de récolte avancée dans la saison, et réduisent ainsi les risques liés aux épisodes de chaleur extrêmes au cœur de l’été.
– Tomates résistantes aux maladies : La résistance aux maladies est un atout majeur dans un contexte où les conditions climatiques favorisent le développement de maladies cryptogamiques. Les variétés anciennes locales, plus rustiques sont généralement recommandées pour leur résistance aux maladies.
– Tomates résistantes à la chaleur : Certaines variétés sont également capables de maintenir un niveau de production satisfaisant, même dans des conditions de stress thermique. C’est le cas des tomates cerises, souvent moins sensibles que les variétés à gros fruits. - Optez pour une serre de jardin. L’option la plus efficace et sécurisante pour vos plants de tomates reste la serre de jardin. Une simple serre tunnel vous permettra de les protéger de la pluie et du vent. Les modèles de serres en verre et en polycarbonate permettent de par leur résistance de faire face à la grêle, et aux épisodes de gel tardif grâce à leur meilleure isolation. De quoi faire mûrir efficacement vos tomates bien à l’abri !
- Ombragez vos pieds de tomates. L’ombrage est une technique simple et efficace pour protéger les plants de tomates du stress thermique. Certains tests ont montrés que les rendements dans les zones ombragées augmentent de 30 % en moyenne. La qualité et la taille des tomates seraient aussi plus importantes lorsque les tomates sont protégées du soleil.
Il existe différentes techniques pour ombrager les plants de tomates :
– Voile d’ombrage pour serre : Les voiles ou toiles d’ombrage sont des tissus aérés qui filtrent une partie de la lumière du soleil. Ils sont faciles à installer sur une serre à l’aide d’une simple ficelle maraîchère.
– Plantes compagnes : Certaines plantes, comme le haricot ou le maïs, peuvent créer une ombre naturelle pour les tomates. Éviter de trop tailler les tomates peut aussi leur permettre de se protéger des rayons du soleil.
– Structures artificielles : En absence de serre, des structures en bois ou en métal peuvent être recouvertes de matériaux d’ombrage pour créer des abris. - Paillez systématiquement. Le paillage présente de nombreux avantages, dont l’un des plus intéressants est sa capacité à réduire l’impact des vagues de chaleur sur les cultures, en particulier sur les tomates.
– Maintien de l’humidité du sol : Le paillage crée une barrière physique qui limite l’évaporation de l’eau du sol. Ainsi, le sol reste plus frais et humide plus longtemps, ce qui est essentiel pour les racines des tomates, qui ont besoin d’un environnement humide pour absorber l’eau et les nutriments.
– Régulation de la température du sol : Le paillage agit comme un isolant thermique. Il empêche le sol de se réchauffer excessivement pendant la journée et de se refroidir trop rapidement la nuit. Cette régulation thermique est bénéfique pour les racines des tomates, qui sont sensibles aux variations de température.
Conclusion
En raison du dérèglement climatique, il est de plus en plus complexe d’anticiper les tendances météorologiques d’une année sur l’autre et de réussir à coup sûr la culture de tomates. Bien que climat et météo soient deux choses différentes, avec les bons outils il est possible de s’adapter aux phénomènes extrêmes en s’y préparant dès maintenant. Le choix de variétés plus résistances et plus précoces, l’utilisation d’une serre de jardin accompagnée des bons accessoires (voile d’ombrage…) et le suivi des bonnes pratiques culturales (paillage, santé du sol…) peuvent dès maintenant nous permettre de nous adapter aux changements climatiques.
- https://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2024-05-21/goutte-froide-qu-est-ce-que-ce-phenomene-responsable-du-mauvais-temps-51260 ↩︎
- https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0011497/012819-01_rapport-publie.pdf ↩︎
Sources :
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0176161721002200
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7938145/
https://awa.agriadapt.eu/fr/
