Voile d’hivernage et autres astuces pour protéger les plantes du gel

La résistance au froid des différentes variétés de plantes

Toutes les plantes ne sont pas aussi résistantes au froid. Plantes en pot, légumes, arbres… quelles plantes faut-il absolument protéger des frimas de l’hiver ?

1) Plantes en pot

Le peu de terre contenue dans les pots ou les jardinières ne suffit pas à isoler suffisamment les plantes du gel, mêmes les plus rustiques. Quelques précautions élémentaires pourraient pourtant les en préserver sans difficulté.

• Premier conseil : optez pour des pots résistants au gel. Ce type de pot non poreux ne risquera pas d’éclater en cas de températures négatives.
• Second conseil : protégez vos pots du froid en les entourant de matériaux isolants :
  – Papier bulle
  – Couverture en fibre de coco ou raphia
  – Couverture en laine (type feutre)
• Dernier conseil : Ne laissez pas les pots en contact direct avec le sol gelé, les racines n’y survivraient pas. Assurez une distance par rapport au sol à l’aide d’une palette, d’un socle, etc. ou utilisez un matériau isolant : polystyrène, chutes de bois…

2) Plantes tendres et sensibles

Les grandes plantes tendres et arborescentes comme les bananiers ou les tetrapanax sont généralement cultivées en pleine terre toute l’année. Ces variétés exotiques sensibles au froid ont absolument besoin d’une protection hivernale.

3) Les agrumes

En dehors de quelques rares variétés rustiques, les agrumes sont frileux (oranger, citronnier…) et doivent hiverner à des températures comprises entre 5 et 10°C. Un voile d’hivernage ou une couverture ne suffiront pas à assurer une protection hivernale suffisante à ces variétés en cas de grand froid. Abritez-les dans votre serre de jardin après avoir vérifié l’absence de parasites.

Attention : il s’agit d’arbustes à feuilles persistantes qui doivent recevoir suffisamment de lumière.

4) Les palmiers

De nombreuses espèces de palmiers présentent une très bonne résistance au froid et au gel. Chercher à les protéger peut même causer plus de dégâts que le froid lui-même.

La protection hivernale la plus adaptée dépendra du type de palmier et des températures relevées. De manière générale, plus le tronc d’un palmier est fin, plus il aura besoin d’être protégé du froid.

5) Les rosiers

De nombreuses variétés de rosiers sont sensibles au froid. Leur point faible est surtout localisé dans la zone de greffe, à la base des plants pour les greffes en pied, ou plus haut pour les greffes en tête, ce qui justifie que vous devrez surtout protéger ces zones sensibles.
À leur base, il vous suffira d’utiliser pour cela des matériaux grossiers comme du paillis, des feuilles ou simplement en réalisant un monticule de terre (buttage) pour protéger le porte-greffe à la base des rosiers.
Les rosiers dont le point de greffe est situé à l’extrémité des tiges seront quant à eux simplement protégés par un voile d’hivernage. Les jeunes pousses pourront être protégées par des aiguilles de pin.

6) Les légumes

La résistance au froid des légumes est très variable. Les variétés d’hiver sont logiquement les plus résistantes, vous pourrez vous contenter de les couvrir pour pouvoir continuer à récolter malgré la neige. Les variétés estivales de légumes-fruits sont plus riches en eau et donc beaucoup plus sensibles au gel.

7) Les plantes méditerranéennes

Les plantes méditerranéennes doivent hiverner entre 5 et 10°C pour rester en bonne santé. Les variétés rustiques comme l’olivier peuvent survivre à une courte période de gel allant jusqu’à -5 °C, mais vous devrez tout de même les protéger par un voile d’hivernage. Comme les agrumes, les oliviers conservent leurs feuilles pendant l’hiver et devront être entreposés dans un endroit clair. Les variétés méditerranéennes à feuilles caduques comme le fuchsia peuvent hiverner au frais dans l’obscurité.

8) Herbes aromatiques

La plupart des herbes aromatiques sont rustiques et ne nécessitent aucune protection particulière. Les espèces sensibles comme le romarin pourront simplement être protégées du gel au moyen d’un panier ou d’un bac retourné.

Les herbes aromatiques suivantes craignent le gel et pourront être protégées avec une simple cloche et du paillage :

• Sauge
• Persil
• Verveine
• Citronnelle
• Basilic

Bien sûr, si vous cultivez ces variétés en pot, l’idéal sera de les rentrer à l’intérieur de votre maison ou dans votre véranda.

9) Plantes de jardinerie

Attention : Les plantes, même rustiques, que vous venez juste d’acheter en jardinerie sont particulièrement sensibles au gel. Ces jeunes plants élevés dans des conditions de température modérées risquent de ne pas être suffisamment préparées au froid. Surtout, leur système racinaire n’est pas encore assez développé et pourrait se dessécher. L’air froid hivernal contribue en effet à fortement réduire l’humidité du sol.

Gélivure (fissures localisées aux troncs d’arbres)

Des fissures de contrainte dues au gel, appelées gélivures, peuvent se produire en raison de grandes différences de température entre le jour et la nuit. Ce phénomène a surtout lieu durant les journées ensoleillées qui suivent une nuit très froide. Concrètement, à mesure que la température augmente, le volume du tronc augmente jusqu’à se fissurer, en provoquant parfois un craquement sonore. La fissure se produit généralement du côté sud du tronc, où la température est la plus importante, et sur des troncs blessés prédisposés à ce type de fissure hivernale.

Les jeunes arbres fruitiers dotés d’une fine écorce sont particulièrement sensibles, tout comme le châtaignier, le frêne, l’orme, l’érable le platane ou l’albizia.

Pour parer à cet évènement, certains choisissent de peindre le tronc en blanc. Mais le plus simple est encore d’emmailloter le tronc des arbres à l’aide d’une toile de jute, de canisses, de voile d’ombrage ou tout autre revêtement. Veillez surtout à retirer cette protection assez rapidement, vous éviterez ainsi l’installation des parasites ou l’humidité stagnante.

Astuce : Une simple planche de bois appuyée contre le tronc fournira de l’ombre et évitera au tronc de se fissurer en plein soleil.

Comment augmenter la résistance des plantes au froid

1) Faites attention à l’emplacement et aux microclimats

Soyez vigilants à l’emplacement de vos plantes les plus sensibles au gel. Évitez de les planter dans une zone basse, où l’air froid pourrait stagner, et utilisez vos haies et clôtures comme brise-vent pour protéger les plantes tendres des courants d’air glacés.

2) Renforcez la bonne santé de vos plantes

Les plantes saines supporteront mieux les températures hivernales que les autres, et se remettront plus rapidement des coups de froid. Attention toutefois à ne pas apporter d’engrais trop tard, une fertilisation tardive à l’automne pourrait entraîner une croissance difficile à supporter en cas de températures négatives.

3) Profitez des couverts naturels

Le couvert des arbres persistants peut limiter le rayonnement nocturne et réduire le refroidissement très localement de quelques degrés, un peu à la manière d’une couverture. Bien sûr, pour que cette technique soit efficace, la zone devra être suffisamment abritée du vent.

4) N’oubliez pas d’arroser de temps en temps

Un gel est prévu dans votre région ? L’arrosage des plantes peut aider à protéger les plus sensibles. En effet, un sol humide absorbera plus de chaleur pendant la journée et la diffusera pendant la nuit. Attention bien sûr à ne pas trop arroser, la saturation prolongée du sol pourrait asphyxier les racines.

Attention à la sécheresse due au gel

En hiver, le soleil fait parfois plus de dégâts que le froid. Il arrive en effet que le soleil brille et déclenche la transpiration des feuilles. Mais si le sol est gelé, les racines sont alors incapables de compenser cette évaporation et les plantes se dessèchent, plus encore en cas de vent. Les variétés pourvues de système racinaire en surface sont fréquemment touchées.

Ce phénomène de sécheresse hivernale s’observe généralement par un brunissement soudain des feuilles. Pour l’éviter, augmentez l’épaisseur de paillage jusqu’à atteindre au moins 30 centimètres, et arrosez minimum une fois par mois pour maintenir le sol humide. Les sols humides retiennent en effet davantage la chaleur que les sols secs, et il est aussi beaucoup plus difficile de les faire geler profondément.

5) Évitez certaines tailles tardives

Le feuillage constitue une protection naturelle contre le froid. Il est donc déconseillé de tailler, d’autant que cela risque de provoquer l’apparition de nouvelles pousses plus susceptibles d’être endommagées par le froid.

Évitez surtout de tailler les variétés suivantes :

• Graminées
• Lila
• Forsythia
• Rhododendron
• Les variétés à feuillage persistant (conifères, thuyas…)
• Les arbres et arbustes à bois tendre (hortensia, saule, noyer, peuplier…)

Évitez aussi de tailler les variétés qui permettront aux animaux de s’alimenter l’hiver, de manière générale tous les arbustes qui possèdent des fruits ou des baies (houx, lierre…).

6) Gare aux parasites

Pensez à inspecter régulièrement vos plantes pour détecter les éventuels parasites et les supprimer si nécessaire. Les plantes affaiblies par des maladies ou par des insectes suceurs de sève sont effectivement plus susceptibles d’être endommagées par le froid.

7) Paillez systématiquement

La chaleur emmagasinée par le sol « rayonne » pendant la nuit. Pour réduire cette perte de chaleur par rayonnement et protéger les racines du gel, placez systématiquement du paillis aux pieds de toutes les plantes sensibles. Ça tombe bien, c’est justement à cette période que vous trouverez sans difficulté de quoi pailler : feuilles mortes, branchages…

Vous ferez d’autres heureux puisque de nombreux oiseaux trouveront sous ce paillage de quoi se nourrir pendant l’hiver (insectes, cloportes, vers…).

Voile d’hivernage et autres protections contre le gel

Le matériau de la couverture hivernale importe assez peu, pourvu que celui-ci soit perméable à l’air et laisse passer suffisamment de lumière pour les plantes (en dehors des variétés caduques qui peuvent, elles, supporter l’obscurité).

1) Voile d’hivernage

Les voiles d’hivernage destinés à l’isolation des plantes sont constitués d’une fibre synthétique non tissée, généralement du polypropylène. Ce type de protection offre l’avantage d’être très légère, perméable à l’eau comme à l’air et de laisser passer suffisamment de lumière contrairement aux fibres naturelles (voir plus bas).

Les voiles d’hivernage sont disponibles en rouleaux de différentes épaisseurs correspondant à divers degrés de protection :

• P30 (30g/m²) : pour les hivers doux à modérés (environ 4°C de gagnés)
• P60 (60g/m²) pour les hivers rudes
• P90 (90g/m²) pour les hivers très froids à extrêmes

Les voiles P17 (17g/m²) sont trop légers pour l’hivernage et conviendront mieux comme voile de forçage. Ils permettront de gagner seulement 2°C environ.

Comment installer le voile d’hivernage

Un voile d’hivernage peut être coupé sur mesure et posé directement à plat pour protéger les cultures basses. Il est aussi très facile à dérouler autour d’un cadre tuteur constitué de piquets, de bambous ou de grillage et permet d’envelopper entièrement de gros arbustes.

Bon à savoir : Renforcez la protection des plantes les plus sensibles en bourrant délicatement l’espace restant à l’intérieur avec des feuilles mortes ou de la paille. Attachez ensuite le voile d’hivernage avec une ficelle suffisamment résistante aux coups de vent.

Quand poser le voile d’hivernage ?

Les voiles d’hivernage se posent généralement au début de l’automne (fin octobre / début novembre pour la moitié nord de la France) pour face aux baisses de températures précoces. Les premières gelées de la saison surviennent généralement lors de nuits claires et sans vent, souvent en plaines et vallées abritées dès le début du mois d’octobre dans les régions du nord-est.

Évitez le contact entre le voile d’hivernage et la plante

Le plastique en contact avec vos plantes pourrait s’avérer pire que l’absence de protection. Ce contact entre le voile et les feuilles créerait en effet une zone d’humidité stagnante, qui entraînerait de graves dommages dus au gel. Veillez à toujours conserver suffisamment d’espace en vous aidant d’une structure ou un cadre de support du voile d’hivernage.

Quand enlever le voile d’hivernage ?

Savoir quand retirer les voiles d’hivernage peut être délicat. Il s’agit d’éviter les coups de gel, tout en évitant aussi que les plantes germent de façon anticipée à cause de la chaleur générée sous la couverture. Exactement comme sous serre, vos voiles d’hivernage pourraient faire se hâter certains plants.

Pour les plantes sensibles, le moment propice est lorsque les températures sont constamment d’au moins 10°C en journée. Attention aux rosiers qui réagissent de manière très sensible aux rayons solaires soudains. Leurs protections hivernales ne doivent être enlevées que par temps nuageux.

Vous devrez donc surveiller de près le thermomètre, en gardant à l’esprit que des gelées nocturnes peuvent encore se produire jusqu’aux Saints des Glaces en mai.

Bon à savoir : Les forsythias sont les premiers arbustes à fleurir à la fin de l’hiver. La floraison jaune de ce bel arbuste extrêmement rustique est généralement un bon indicateur pour savoir quand retirer les protections hivernales.

2) Toile de jute

Le jute est une fibre textile naturelle issue d’une plante du même nom, à la fois solide, isolante, résistante et perméable à l’air. En toile ou en sac, elle constitue une bonne protection hivernale pour les jeunes arbustes, les rosiers et les arbres.

Pour l’utiliser, il vous suffira d’enrouler délicatement la toile de jute autour de la plante. Il est aussi possible de créer comme des tipis avec de simples piquets, sur lesquels vous fixerez la toile à l’aide de ficelle.

Attention toutefois : le jute est relativement lourd (environ 200g/m²) et opaque, il ne doit donc être utilisé que sur des plantes robustes non persistantes.

3) Fibre de coco

La fibre de coco est une alternative plus écologique au jute avec lequel elle partage les mêmes avantages. En toile, elle peut être utilisée pour protéger des pots, des troncs d’arbres, etc.

Seul bémol, les toiles en fibre de coco ne sont pas toujours complètement uniformes, vérifiez l’absence de déchirures importantes lorsque vous les poser.

4) Housse d’hivernage

Vous trouverez aussi des housses d’hivernage, certes plus pratiques que les protections listées précédemment mais malheureusement plus chères et moins adaptables à mesure que les plantes se développent. Leur principal avantage réside dans le fait qu’elles peuvent être rapidement sorties et installées en cas de brusque coup de gel. Ces protections conviennent bien aux plantes en pot et aux plantes de taille modeste.

5) Serre de jardin

Il existe différents types de serres de jardin (lire notre page « Quelle serre de jardin choisir » pour plus d’informations). Les serres dites chaudes sont chauffées artificiellement, tandis que les serres froides sont dépourvues de chauffage et dépendent uniquement des rayons du soleil. Vous en trouverez de différents types dans notre boutique France Serres :

• Serre en polycarbonate : Moins chères que les serres en verre, elles offrent une bonne isolation thermique et une protection contre le froid grâce à leurs parois en polycarbonate alvéolaire. Le polycarbonate est solide et résistant aux chocs.
• Serre tunnel : Ces structures légères sont plus simples et moins chères. Elles sont en polyéthylène et offrent une protection limitée contre le froid mais suffisante pour faire face au gel. Leur isolation peut être augmentée à l’aide de papier bulle et d’astuces simples (lire notre article sur les serres bioclimatiques).

Quel que soit le modèle que vous choisirez, une serre de jardin est un abri lumineux qui offre un environnement contrôlé et constitue un excellent complément aux protections hivernales. Vous pourrez y entreposer certaines plantes en pot protégées par des voiles d’hivernage, y faire pousser des légumes d’hiver et vos herbes aromatiques.