Le jardinage sous abri nécessite d’anticiper certains problèmes fréquents. Nous avons listé 10 erreurs courantes que tout jardinier devrait éviter pour réussir sa culture sous serre.
1) Mauvais arrosage
De nombreux jardiniers arrosent leurs plantes sous serre de la même manière qu’à l’extérieur, c’est-à-dire souvent trop. Or, cet excès d’eau ne fera qu’encourager vos plantes à former des racines très superficielles et donnera des plants immatures et plus sensibles.
Surtout, l’eau en trop grande quantité conduira à fortement augmenter l’humidité relative, avec de grandes chances de générer de la condensation le soir venu (lire notre article sur la condensation sous serre).
L’irrigation goutte à goutte est une méthode d’arrosage plus modérée et plus appropriée pour les serres, encore plus lorsqu’elle est combinée avec un paillage suffisamment épais. En plus d’être économe en eau, cette double précaution évitera le sur-arrosage et le risque de maladies qui accompagne l’irrigation traditionnelle avec un arrosoir.
Gardez également en tête que chaque espèce de plante a besoin d’un volume d’eau spécifique, qui varie selon le stade de développement. Dans le doute, arrosez en priorité vos plantes le matin et contrôlez le pourcentage d’humidité relative en soirée pour vous assurer que l’air de votre serre a eu suffisamment le temps de s’assécher.
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2) Ventilation insuffisante
L’une des plus grandes erreurs est de négliger l’aération. Or, une serre est un espace clos, dans lequel l’élévation de la température peut entraîner un stress thermique chez les plantes. Seule une bonne aération permettra d’équilibrer la température, et le simple fait d’ouvrir en grand les fenêtres et les portes suffit généralement.
Veillez toujours à bien aérer la serre pendant les heures les plus chaudes de la journée, mais également la nuit, de façon à maintenir un taux d’humidité relative acceptable (HR inférieure à 85%). L’air chaud et humide se condensera en effet le soir dès que la serre se refroidira, et pourrait favoriser le développement des maladies fongiques habituelles : mildiou, pourriture grise…
Une bonne ventilation permettra de maintenir la serre entre 15 et 30 °C, une fourchette de températures qui permettra de ne pas affecter la croissance des plantes et de leur éviter un important stress thermique.
En matière de ventilation deux choix s’offrent à vous : la ventilation passive ou active.
Ventilation passive
C’est le moyen le plus simple d’aérer votre serre et qui consiste à ouvrir en grand les ouvertures disponibles : portes, fenêtres…
De nos jours, il existe des fenêtres de serre à ouverture automatique qui effectueront le travail à votre place. Elles fonctionnent sans électricité, simplement au moyen d’un vérin remplit d’une huile (végétale pour nos vérins), qui se dilatera avec la chaleur et fera s’ouvrir la fenêtre toute seule.
Ventilation active
Si vous disposez d’une serre de grande taille, on parle ici de serres de plusieurs dizaines de mètres carrés, ouvrir les portes ne suffira sans doute pas à l’aérer correctement. Des ventilateurs seront quasiment indispensables aux grandes serres horticoles et professionnelles. De nos jours, ces ventilateurs peuvent être alimentés par des panneaux solaires et suffiront à ventiler de grandes surfaces sans effort à moindre coût.
Les effets de la chaleur sur les plantes
Les végétaux ne sont pas capables de réguler leur température, aussi leur évapotranspiration augmentera fortement avec la température. Au-delà de 30°C, les stomates, ces orifices qui leurs permettent de transpirer, se refermeront. La plupart des plantes auront alors du mal à se développer : leur croissance ralentira et freinera la maturation des fruits, jusqu’à complètement bloquer la photosynthèse si le mercure approche les 40°C. C’est le cas chez les tomates, les concombres, le haricot vert, et toutes les variétés des climats tempérés.
3) Mauvaise qualité du sol
Des récoltes en berne peuvent trahir un sol pauvre, la qualité du substrat étant pourtant l’un des trois paramètres les plus importants sous serre avec la ventilation et l’arrosage.
Un sol riche est absolument vital pour la santé de vos plantes et ne doit jamais être négligé, en particulier sous serre. Car si dans un jardin, la fertilité peut varier d’un endroit à l’autre et vous laisser choisir le meilleur lieu où réaliser vos cultures, une serre ne bougera pas et se trouvera chaque saison au même emplacement.
La rotation des cultures y est moins facile à pratiquer. Avec l’enchaînement des cultures, la terre se compactera alors et le substrat va progressivement s’appauvrir.
Agissez sans tarder et améliorez la qualité de votre sol en l’enrichissant chaque année de matière organique : compost maison, fumier décomposé… Apportez aussi aux plantes les nutriments nécessaires à leur santé : azote, phosphore et potassium. Les engrais peuvent être utilisés tout au long de la saison, pensez aux engrais verts, au purin d’ortie ou à la consoude, etc. qui pourront booster vos cultures et renforcer leurs défenses naturelles pour faire face aux maladies.
Testez votre sol
Il existe dans le commerce des kits de test « pédologiques » qui vous permettront de faire analyser un échantillon de votre sol. Ces tests, qui peuvent coûter plusieurs centaines d’euros, vous donneront de précieuses indications sur le type de sol dont vous disposez, son pH et d’identifier sa composition en éléments nutritifs. Vous pourrez alors précisément agir pour le rééquilibrer si nécessaire et l’amender de manière appropriée.
4) Mauvaises variétés
Une erreur de jardinage fréquente consiste à penser que tout peut être planté sous abri, y compris des variétés pourtant inadaptées au climat local. Une serre est certes une aide précieuse, mais elle a tout de même ses limites. Certaines variétés pourraient ne pas pousser autant que prévu, tout simplement parce que le niveau d’ensoleillement ne le permet pas, ou que l’air est trop humide où vous résidez.
Si vous doutez de ce qui pousse bien dans votre région, demandez à un voisin propriétaire de serre comme vous ce qu’il réussit à bien faire pousser. Cela vous aidera à savoir vers quelles variétés vous orienter. Qui sait, il pourrait peut-être même vous offrir quelques graines de ses meilleures variétés.
Autre précaution : avant d’acheter vos semences ou de nouveaux plants, recherchez toujours quels sont leurs besoins. Cela vous évitera de tomber dans le piège des mauvaises variétés.
5) Semer/planter trop tôt dans la saison
Comme de nombreux passionnés, vous êtes peut-être tellement enthousiaste à l’idée de jardiner que vous vous précipiterez pour planter dès le retour du printemps. Résistez à la tentation, car l’arrivée des beaux jours n’est pas forcément le meilleur moment pour vous précipiter sur vos semis sous serre.
Le sol sera probablement encore trop froid et humide, et les températures nocturnes trop basses. Ces conditions défavorables entraîneront un fort stress chez les jeunes plants et les rendront plus vulnérables : mauvaise germination, fonte des semis… vous risquez au final de perdre une grande partie de vos semences.
Soyez patients et plantez plus tard, lorsque le sol est suffisamment chaud et que les dernières gelées sont passées. Lisez aussi les recommandations sur vos paquets de graines : celles-ci vous indiqueront la rusticité des plantes et quand les planter.
6) Positionner la serre au mauvais endroit
S’il y a certains légumes capables de bien pousser à l’ombre, la plupart ont besoin de soleil et de lumière pour s’épanouir. Surtout, comme vous le savez, les serres fonctionnent en convertissant la lumière du soleil en chaleur puis en l’emprisonnant (les parois de la serre empêchent la chaleur de s’échapper, exactement comme dans une voiture laissée en plein soleil).
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Une serre de jardin doit donc être exposée le plus possible aux rayons du soleil, en particulier le matin lorsque les plantes sont les plus actives. Une serre installée à l’ombre même partiellement ne sera pas aussi efficace que positionnée en plein soleil. Dans l’idéal, choisissez l’endroit de votre jardin qui reçoit au minimum 6 à 8 heures de plein soleil par jour.
Que faire lorsqu’il y a trop de soleil ?
Votre serre peut aussi surchauffer et mettre vos cultures en danger. Là encore, ce serait une erreur de ne pas réagir rapidement en l’ombrageant. Bien que vous puissiez envisager de construire une serre à proximité d’un arbre pour profiter d’une ombre naturelle, cela peut s’avérer dangereux.
Les racines pourraient envahir votre serre, capter les nutriments destinés à vos plantes et augmenter dangereusement l’humidité intérieure. Sans compter que des branches pourraient se briser et endommager sérieusement votre équipement.
Utilisez un voile d’ombrage si vous disposez d’une serre tunnel, ou enduisez votre serre de chaux s’il s’agit d’un modèle en verre ou en polycarbonate.
7) Choisir le mauvais modèle de serre
La serre elle-même peut être un problème. Investir dans un modèle de qualité insuffisante, ou tout simplement trop petit, peut vous compliquer la tâche et mettre à mal vos cultures.
Votre région est venteuse ? Choisissez une serre renforcée : nos serres tunnels sont pourvues de barres de contreventement qui augmentent la résistance face au vent et réduisent l’usure de la bâche.
Vous prévoyez de faire des cultures sensibles ou de prolonger tard la saison ? Orientez-vous vers des modèles bien isolés, comme une serre polycarbonate à panneaux alvéolaires ou une serre en verre. Pensez aussi aux accessoires capables d’améliorer l’isolation, comme du papier bulle, ou aux bâches de serre dites « diffusantes », légèrement plus chères mais plus performantes.
Une serre de qualité supérieure représente certes un léger surcoût à l’achat, mais cette dépense pourrait être rapidement compensée par de superbes récoltes.
8) Ignorer les problèmes sanitaires
Votre serre a beau être un milieu clos, les plantes n’y seront pas davantage protégées des parasites qu’à l’extérieur. Anticipez les problèmes en inspectant régulièrement vos cultures de la même manière que vous le feriez dans le jardin.
Éliminez aussi les végétaux morts, endommagés ou malades et utilisez des outils propres et des substrats de culture stériles. Évitez enfin de laisser de l’eau stagnante au sol, supprimez les mauvaises herbes, et veillez à maintenir le gazon bien tondu autour de votre serre.
9) Mal aménager la serre
Trop remplir une serre est une erreur courante que commettent beaucoup de jardiniers. Comme vu précédemment, les cultures ont besoin d’espace pour une bonne circulation de l’air et une meilleure diffusion lumineuse. Mais les plantes prospèrent aussi mieux lorsqu’elles disposent d’un espace suffisant qui ne limite ni leur croissance ni leur productivité.
Quelques légumes, comme les salades, peuvent pousser sans danger très près les uns des autres, mais la plupart des variétés ont besoin d’espace pour se développer à l’aise comme les tomates, les poivrons, les choux-fleurs…
Si cela peut être tentant d’ajouter quelques graines au moment des semis, les plantes risquent ensuite d’avoir à se battre pour l’eau et les ressources du sol dans une serre mal aménagée. Au détriment des rendements.
Positionnement des plantes
Vous avez peut-être pensé à laisser assez d’espace aux plantes, mais sont-elles au bon endroit ?
Les plantes trop hautes pourraient entrer en contact avec le toit de la serre, faire de l’ombre aux autres et gêner leur croissance. Pour bien aménager votre serre, anticipez toujours la taille des variétés en fin de croissance avant même de les planter.
10) Négliger l’entretien de la serre
Pour qu’elle reste efficace et saine, veillez à entretenir votre serre régulièrement. Réparez tout dommage causé sur la bâche à l’aide d’un ruban adhésif ou changez-la tout simplement, remplacez ensuite les panneaux en polycarbonate alvéolaire et tout autre composant abimé (porte, fenêtre…).
Même en absence de réparation, nettoyez l’ensemble de la serre à chaque intersaison pour faire disparaître la mousse, le lichen… Commencez par le revêtement (ce dernier perdra sinon ses qualités de transmission lumineuse), puis attardez-vous sur les parois, les portes et l’ensemble de la serre.
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