Que faire au jardin en février ?

Au potager

1. Que récolter ?

Février, mois de transition entre l’hiver et le printemps, offre encore quelques belles surprises au potager. Voici un aperçu en images de ce que vous pouvez récolter ce mois-ci :

2. Que semer et planter ?

Le mois de février est souvent capricieux, parfois plus rude que décembre ou janvier. Le jardinier se trouve alors face à un choix cornélien : faut-il se lancer dans les semis et plantations pour récolter plus tôt, au risque de voir les graines pourrir à cause du froid et de l’humidité ? Ou faut-il temporiser, en attendant des jours meilleurs, quitte à retarder quelque peu la récolte ? La sagesse réside sans doute dans un juste milieu.

Si vous disposez d’une serre chauffée, lancez-vous dans les cultures qui ont besoin de chaleur : tomates, brocolis, salades et artichauts. Sous abri, vous pouvez semer les choux de Bruxelles, les radis, les poireaux, les oignons, les pois et les épinards. Dans les régions au climat doux, les pois et les laitues robustes peuvent être semés directement en pleine terre. Toutefois, restez vigilant et gardez un voile d’hivernage à portée de main pour protéger vos jeunes plants en cas de gelée ou de refroidissement soudain.

Notre conseil : Adaptez votre calendrier de semis et de plantations en fonction des conditions climatiques réelles. Scrutez le ciel, la température, et l’humidité de votre sol en ne mettant pas tous vos œufs dans le même panier ! Autant que faire se peut, semez et plantez en plusieurs fois, à des intervalles réguliers. Vous échelonnerez ainsi vos récoltes et limiterez les risques de pertes en cas de fortes gelées.

3. Dans la serre

C’est le moment de commencer sérieusement les semis sous abri, en commençant par les légumes les plus rustiques comme les épinards et la laitue d’hiver, et les cultures qui nécessitent un long développement, comme les tomates (si le climat de votre région le permet). Vous pouvez les semer en mottes et en plateaux de semis, afin qu’ils puissent germer et devenir de solides plantules à l’abri de la serre. Elles pourront ensuite être endurcies et plantées à l’extérieur en mars ou en avril lorsque le sol se sera réchauffé. Un conseil : assurez-vous que les plantes déjà en place sont saines et exemptes de parasites ou de maladies.

5. Entretien et travaux du potager

En février, l’essentiel des travaux consiste à préparer le jardin pour l’année à venir. Cela implique de travailler la terre en y incorporant de la matière organique, et de la réchauffer sous des protections diverses. Il est également crucial de terminer la taille hivernale des arbres et arbustes avant leur sortie de dormance.

Bêchez et épandez des engrais organiques

Il est temps de finaliser les labours d’hiver. Retournez la terre en profondeur pour l’aérer et éliminer les mauvaises herbes qui ont résisté au froid. Cette action permet également de décompacter le sol et de faciliter le drainage. Si votre jardin est trop humide, il est important de ne pas tasser la terre. Pour cela, utilisez des planches de bois sur lesquelles vous pourrez marcher sans compacter la terre.

Appliquez aussi dès maintenant des engrais organiques, tels que du fumier bien décomposé, du compost mûr ou des granulés de poulet, à votre sol. Vous pouvez les incorporer en bêchant la terre, ou simplement les étaler en surface et laisser les vers de terre se charger de les enfouir. Ils libèreront lentement les nutriments et resteront donc dans le sol pendant toute la durée de vie des cultures. Pour une alimentation plus rapide au printemps, appliquez du sang, du poisson et des os, des granulés pour poulets ou un engrais granulé organique avant de semer ou de planter.

Notre conseil : La plupart des plantes de jardin n’ont pas besoin d’être nourries chaque année. Portez votre attention sur celles qui en ont le plus besoin. Vos cibles devraient être celles qui ont eu du mal à fleurir l’année dernière ou qui ont montré des signes de carence en nutriments (comme des feuilles jaunies), ainsi que les cultures de fruits et de légumes.

Retournez votre tas de compost

Réchauffez le sol qui accueillera les semis

La terre devra bientôt être suffisamment chaude pour accueillir vos semis précoces. Pour accélérer ce réchauffement, vous pouvez installer des bâches plastique (type bâche pour serre) ou de vieux cartons. Ces matériaux permettent de piéger la chaleur du soleil et d’augmenter la température du sol. Cela protège également le sol de l’engorgement après de fortes pluies.

Protégez vos cultures

Notre conseil : Attention aux périodes de redoux ! Le voile d’hivernage, bien que respirant, peut retenir l’humidité, surtout s’il est en plastique. Retirez-le dès que possible et aérez vos cultures lors des journées les plus douces. Vous éviterez ainsi l’apparition de la plupart des maladies cryptogamiques.

6. Prévention des maladies et ravageurs

Protégez les choux des pigeons

Guettez l’apparition des pucerons

Après un hiver doux, le risque d’une infestation précoce de pucerons sur les arbres fruitiers est plus élevé. Soyez particulièrement vigilant sur les arbres et arbustes fruitiers. Inspectez régulièrement les jeunes feuilles, et si vous constatez la présence de pucerons, prenez des mesures pour les éliminer avant que l’infestation ne devienne trop importante. Un traitement à base d’huiles végétales se révèle souvent efficace (lire notre article sur la lutte contre les pucerons).

Scrutez la fonte des semis sous serre

La fonte des semis peut anéantir vos jeunes semis. Cette maladie cryptogamique se développe surtout dans l’environnement confiné et humide des serres de jardin. Pour prévenir son apparition, il est essentiel de désinfecter vos terrines et outils après chaque utilisation. Utilisez un substrat de semis sain, comme de la tourbe ou du terreau stérilisé et espacez suffisamment vos graines pour assurer une bonne aération. Arrosez toujours vos semis avec modération et veillez à aérer régulièrement votre espace de culture. Si, malgré ces précautions, vous constatez des signes de pourriture, espacez davantage les arrosages, aérez plus souvent votre serre et utilisez des traitements naturels tels qu’une décoction de prêle, du purin d’orties ou de la cannelle broyée.

Attention aux limaces

Les limaces, bien que moins visibles en plein hiver, demeurent une menace pour les jeunes pousses et les légumes d’hiver. Leur présence peut passer inaperçue, mais leurs dégâts sont bien réels. Soyez particulièrement vigilant et inspectez régulièrement les feuilles extérieures de vos choux et de vos choux-fleurs. Ces légumes sont particulièrement appréciés par ces gastéropodes.

Au jardin d’ornement

1. Les plantes remarquables du mois de février

2. Semis et plantations

Semez les fleurs annuelles

Février est le mois idéal pour semer en pleine terre un grand nombre de fleurs annuelles : bleuets, coquelicots, pavots, capucines, pois de senteur… Commencez par préparer le sol en l’ameublissant avec une griffe ou une fourche bêche. Les températures encore fraîches et les éventuelles gelées matinales ne sont pas un problème, au contraire, elles peuvent même lever la dormance de certaines graines et améliorer la germination (vernalisation).

Si vous semez des fleurs dans votre potager pour la cueillette, tracez des lignes pour faciliter l’entretien. Si vous semez dans une plate-bande, préférez un semis à la volée pour une couverture optimale du sol. Répartissez les graines le plus uniformément possible en les espaçant bien. Tassez légèrement avec le plat du râteau ou recouvrez d’une fine couche de terreau, sans trop enterrer les graines fines. Arrosez seulement si la terre est sèche, ce qui est rare en cette saison.

Plantez les vivaces

Le printemps approche, et c’est le moment de donner à votre jardin un air de renouveau avec les vivaces rustiques. Qu’elles soient sorties de leur pot, d’une motte ou issues d’une division hivernale, elles sont prêtes à prendre racine. Mais attention, la terre doit être suffisamment sèche pour les accueillir dans de bonnes conditions. Si elle est encore trop humide, laissez-la sécher quelques jours.

Avec délicatesse, libérez les plants de leur prison de plastique ou de leur jauge, en prenant soin de ne pas abîmer les jeunes pousses encore fragiles. Dans le lieu que vous aurez choisi, creusez un trou à la mesure de la plante, ameublissez le fond pour faciliter l’enracinement, puis déposez-y la vivace. Si votre terre est de nature argileuse et lourde, pensez à l’alléger avec un apport de terreau ou de compost bien mûr.

Rebouchez le trou avec la terre que vous avez retirée, tassez légèrement avec le pied pour que les racines soient bien en contact avec le sol, puis griffez la surface pour l’ameublir. Enfin, dans les semaines qui suivent la plantation, veillez à ce que la terre reste suffisamment humide, surtout par temps sec.

3. Multiplier

4. Entretien et travaux du mois

C’est le moment de tailler

La taille à cette époque de l’année donne aux plantes leur forme pour le reste de la saison et assure le meilleur rendement en fleurs ou en fruits. C’est le cas des rosiers ou des clématites du groupe 3 (lire ci-dessous).

Quelques exemples de plantes à tailler en février :

• Clématites du groupe 3 (floraison en fin d’été)
• Hydrangea paniculata
• Fuchsia rustique
• Leycesteria
• Lavatère

Taillez les rosiers arbustifs

Comment tailler les rosiers arbustifs étape par étape :

1. Identifiez les pousses qui s’entassent au centre et coupez-les au ras d’une tige principale. Cela va permettre « d’ouvrir » la plante et d’améliorer sa croissance en permettant à l’air et à la lumière de pénétrer jusqu’au centre.
2. Coupez les branches qui se croisent en sélectionnant et en taillant la plus faible des deux ou celle qui compromet le plus la forme. Veillez à l’équilibre général de l’arbuste pour éviter qu’il ne devienne déséquilibré.
3. Réduisez sa hauteur d’un tiers en coupant toutes les pousses « folles » de la fin de l’été de l’année dernière jusqu’à ce qu’elles atteignent un bourgeon solide.
4. Coupez toutes les pousses dépérissantes et mal placées restantes pour terminer le nettoyage et ne conserver que les tiges les plus solides. Ce sont elles supporteront le plus de fleurs l’été prochain.

Arrosez et fertilisez les bulbeuses d’été

Originaires de contrées lointaines, les dahlias, comme la plupart des plantes à bulbes estivales, apprécient la chaleur, le soleil et un sol fertile. Ils ont besoin d’un arrosage régulier pour s’épanouir. Pour préparer leur installation, enrichissez dès à présent l’emplacement prévu avec du compost ou du fumier bien décomposé. Lors de la plantation, ce paillis organique sera soulevé, puis remis en place après la levée des premières pousses.

Entretenez la pelouse

Même si la croissance de l’herbe peut sembler au ralenti durant les mois d’hiver, elle continue de se développer, surtout lorsque les températures sont douces. Une tonte régulière par temps sec et sans gel, même légère, permettra de maintenir une pelouse uniforme et de renforcer l’enracinement. Ajustez la hauteur de coupe et utilisez un râteau qui pourraient s’être formés par endroits si vous ne ramassez pas l’herbe coupée.

Prenez soin des massifs et des vivaces

Février est une période idéale pour l’entretien des massifs de vivaces. Le sol étant encore relativement nu, vous aurez un accès facile aux plantes sans risquer de les endommager. Commencez par retirer toutes les tiges mortes de l’année dernière. Cela dégagera le passage pour les nouvelles pousses et les floraisons printanières. Le sol étant encore relativement nu, vous aurez un accès facile aux plantes sans risquer de les endommager. Profitez de cette occasion pour enlever toutes les mauvaises herbes envahissantes. Ensuite, donnez un coup de pouce à vos vivaces en ajoutant du compost autour de leur base. Si des touffes semblent s’étendre de manière trop exubérante, divisez-les pour éviter l’envahissement (les plantes hautes apprécieront le soutien de tuteurs). Enfin, ameublissez légèrement le sol entre les plantes pour améliorer l’aération et le drainage.

Favoriser la biodiversité

Fabriquez une mangeoire à papillons

Les papillons ont besoin de nectar pour leur donner l’énergie nécessaire pour voler et trouver un partenaire. Mais il n’y aura peut-être pas assez de fleurs pour que les papillons puissent se nourrir. Pourquoi ne pas leur donner un petit coup de pouce en leur offrant un « nectar maison » à base de sucre ?

Vous aurez besoin de :

• Du sucre
• De l’eau
• Une casserole
• Une éponge propre pour absorber le nectar et faciliter l’alimentation des papillons
• Un contenant peu profond : une assiette creuse, une soucoupe, un couvercle de boîte à chaussures, etc. L’important est que les papillons puissent facilement atteindre la nourriture.

Fabrication de la mangeoire :

1. Ajoutez des quantités à peu près égales de sucre et d’eau dans une casserole.
2. Faites bouillir doucement, en remuant constamment avec une cuillère en bois, jusqu’à ce que le sucre ait fondu.
3. Coupez l’éponge à la taille souhaitée et placez-la dans le contenant. Elle doit être bien ajustée.
4. Versez doucement la solution sucrée sur l’éponge, afin qu’elle soit absorbée.
5. Placez-la à l’extérieur pour que les papillons (et les autres pollinisateurs) puissent boire.

Semez des fleurs et épargnez les pissenlits