Les tâches essentielles du mois de novembre
Récoltez les choux d’automne, les légumes-racines et les salades de saison
Plantez des arbres à racines nues, qui s’enracineront aisément à cette saison
Taillez les arbres fruitiers (hors cerisier et prunier) et les arbustes à baies
Enrichissez le sol de compost ou de fumier pour la saison suivante
Mettez à l’abri les plantes sensibles sous serre ou dans votre véranda
Couvrez les variétés tardives (salades, choux asiatiques) pour les protéger du gel
Récoltez les feuilles mortes et entassez-les pour en faire du terreau
Préparez votre serre de jardin aux futures conditions hivernales
Les jours raccourcissent, les températures baissent et la nature se prépare à un long repos hivernal. La végétation se met progressivement en dormance. Pourtant, loin d’être une période d’inactivité, le mois de novembre est un moment privilégié pour prendre soin de son jardin. C’est le temps des récoltes tardives, des plantations d’hiver, et des préparatifs pour le froid à venir.
C’est aussi le mois idéal pour effectuer quelques travaux d’entretien au jardin et au potager. En suivant quelques conseils simples, vous pourrez ainsi assurer la bonne santé de vos plantes et la beauté de votre jardin en cette fin d’année.
Au potager
1. Que récolter ?
Ce mois de novembre, récoltez carottes, navets et choux. En régions douces ils peuvent rester en terre protégés sous du paillage, rangés dans une cave ou stockés en silo.
Côté fruits, c’est le moment de cueillir kiwis, kakis et framboises avant les gelées pour les stocker en caves (pour une qualité et une conservation optimales, ne laissez pas les fruits mûrir sur l’arbre).
Les récoltes du mois :
Le saviez-vous : le froid rend les légumes plus sucrés !
Les premières gelées améliorent la saveur de la plupart des légumes d’hiver, comme le panais, les betteraves, les carottes ou les choux, en les rendant un peu plus sucrés. L’explication est simple : lorsque les températures baissent, les plantes subissent un stress. Pour se protéger du gel, elles mettent alors en œuvre un mécanisme de défense, en convertissant une partie de leur amidon en sucre. Cet afflux de sucre dans les cellules abaisse leur point de congélation, rendant ainsi les légumes plus résistants aux gelées modérées.
2. Que semer et planter ?
Les semis :
Pour une récolte au printemps, semez dès maintenant les pois, les fèves et les carottes, soit sous serre soit en pleine terre dans les régions aux hivers doux (privilégiez tout de même une partie bien exposée du jardin). Les fèves seront prêtes à être consommées en mai, quelques semaines avant celles semées en février ou mars. Sinon, attendez la nouvelle année pour semer les variétés de fèves dites « tardives », que vous récolterez en juillet et en août.
La mâche, c’est bon tout l’hiver !
La mâche résiste au froid jusqu’à environ 0°C. Dans les régions aux hivers cléments, vous pouvez poursuivre le semis de mâche en pleine terre bien exposée. Veillez juste à protégez vos semis avec un voile d’hivernage au cas où. Pour favoriser sa repousse plusieurs fois d’affilée jusqu’au printemps, coupez les feuilles au-dessus du collet. Lorsque les températures augmenteront la mâche montera ensuite en graines.
Les plantations de légumes :
Début novembre, plantez les légumes-feuilles, la mâche, les salades d’hiver (batavia, romaine, chicorées…), les blettes, l’oseille et les épinards. Plantez également l’ail violet et l’ail blanc et terminez les plantations d’échalotes grises si votre sol est suffisamment drainant (dans les sols plutôt lourds et argileux, attendez le mois de mars ou d’avril).
Novembre : le mois idéal pour planter l’ail
Si l’ail est capable de résister aux hivers les plus froids, il déteste les sols détrempés. Privilégiez un endroit ensoleillé dans un sol bien drainé et pas trop riche en matière organique (n’apportez ni fumier, ni compost). Préférez la plantation en pots si votre sol est très humide, ou attendez la fin de l’hiver. Avant plantation, séparez les gousses d’ail et choisissez les plus grosses (il existe un lien direct entre la taille des gousses et la taille du futur bulbe). Plantez-les ensuite pointe en haut, à 15 cm d’intervalle les unes des autres, sur des rangs espacés de 30 cm. Recouvrez-les de 2,5 cm de terre.
Blanchir certains légumes (frisées…)
Le blanchiment est une technique qui consiste à priver une plante de lumière afin d’obtenir des feuilles plus tendres et moins amères.
Blanchissez ainsi les légumes à côtes et les salades d’hiver : chicorées frisées, scaroles ou pissenlit. Pour cela, recouvrez-les d’une cloche occultante environ 15 jours avant leur récolte (n’importe quel autre « couvercle » fera l’affaire).
Forcer les racines d’endives
Les feuilles de la chicorée belge, ou Witloof, sont très amères, mais les racines peuvent être « forcées » en les cachant de la lumière pour produire les endives (ou chicons). S’il est possible d’acheter des racines d’endives en jardinerie, vous pouvez aussi cultiver vos propres Witloof pour les forcer vous-même.
Pour se faire, rien de plus simple :
- Déterrez les chicorées matures que vous avez fait pousser pendant l’été, idéalement après le premier gel de la saison.
- Coupez les feuilles en laissant environ 2,5 cm au-dessus de la couronne,
- Raccourcissez l’extrémité effilée des racines pour laisser des longueurs de 20 à 22 cm.
- Enfoncez les racines dans un pot de fleur rempli de terreau ou de terre légère
- Retournez par-dessus un carton ou un autre pot pour maintenir les racines dans l’obscurité, puis stockez-les dans un lieu frais (idéalement autour de 12°C)
- Après 6 à 8 semaines, vos endives sont prêtes à être récoltées
Notre conseil : en échelonnant le forçage des endives, vous parviendrez à vous approvisionner régulièrement pour une consommation jusqu’en février.
Les plantations d’arbres et d’arbustes fruitiers :
Fin novembre, les conditions météo sont particulièrement favorables aux plantations d’arbres et d’arbustes à racines nues. À cette période, le sol a normalement été humidifié en profondeur par les pluies, et bien que les températures soient fraîches, il est rare que le sol soit déjà gelé. D’où le fameux dicton des jardiniers : « À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine » (pour rappel, la Sainte-Catherine se célèbre le 25 novembre).
Les variétés fruitières à planter :
Arbres fruitiers
- Pommier
- Cerisier
- Poirier
- Prunier
- Abricotier
- Pêcher
- Nectarinier
- Figuier
Arbustes fruitiers
- Cassissier
- Framboisier
- Groseillier
- Mûrier
- Myrtillier
- Vigne
- Airelle
Bien planter un arbre fruitier
Pour procéder à la plantation, commencez par préparer un grand trou d’au moins 1 m de côté et 80 cm de profondeur. Mélangez la terre extraite avec un sac de compost ou de fumier de 80 litres, additionné de 200 g d’un engrais de fond complet pour arbres fruitiers. Insérez un tuteur à profondeur suffisante, puis comblez le trou jusqu’à mi-hauteur avec ce mélange.
Égalisez les racines et coupez au sécateur les extrémités de celles qui sont en mauvais état ou emmêlées. Taillez les rameaux abimés, ceux qui s’entrecroisent ou sont mal orientés. Le volume général de la ramure ne doit pas être plus important que celui des racines. Pralinez les racines en les trempant dans un mélange de fumier et d’argile (50% de chaque environ), additionné d’un peu de lait et de purin d’orties ou de consoude (facultatif).
Posez l’arbre ou l’arbuste dans le trou de plantation à moitié comblé de terre mélangée puis attachez-le au tuteur. Comblez avec le reste de mélange terre-fumier en gardant bien le collet au niveau du sol. Tenez le tronc bien droit.
Formez une cuvette au bord du trou de plantation pour faciliter les arrosages.
Tassez la terre avec le pied. Arrosez copieusement (deux ou trois arrosoirs de 20 litres). Vérifiez, une fois l’eau absorbée, que l’arbre ou l’arbuste reste bien ancré au sol. Au besoin, rectifiez la position et tassez de nouveau. Posez à la base un épais paillis de paille propre broyée, de compost bien dégradé ou des tontes de gazon.
Protégez éventuellement le tronc contre les dégâts causés par les nuisibles (chevreuils et les lapins).
3. Dans la serre
Aérez votre serre régulièrement
Aérez la serre aussi souvent que possible pour éviter que l’humidité ne s’accumule. Vous éviterez ainsi la prolifération des maladies cryptogamiques, particulièrement dans les angles de la serre.
Isolez votre serre
Qu’elle serve de lieu d’hivernage à l’instar des orangeries d’autrefois ou que vous continuiez à y cultiver activement, votre serre nécessite d’être isolée ou chauffée. Les serres en polycarbonate offrent d’elles-mêmes une isolation intéressante qui dépendra de l’épaisseur de leurs panneaux en polycarbonate alvéolaire. Les serres en verre sont également performantes pour éviter le gel dans votre serre de jardin, à condition qu’elles soient dotées de double vitrage. À défaut, c’est le moment de poser une couche de papier bulle isolant. Les serres tunnel, moins commodes à isoler, accueilleront des cultures peu sensibles, ou protégées par un voile d’hivernage.
Continuez d’arroser le sol de la serre
Votre serre n’abrite aucune culture ? Continuez d’arroser le sol malgré tout pour éviter qu’il se dessèche et devienne trop dur. Si vous continuez d’y cultiver, privilégiez les arrosages le matin, afin que le feuillage des plantes ait le temps de sécher avant la nuit. Laissez aussi la serre entrouverte pendant quelques heures après l’arrosage pour réduire le taux d’humidité.
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4. Entretien et travaux du potager
Arrachez les dernières cultures d’été
Nettoyez votre votre serre froide et votre potager en arrachant tous les restes de plantes qui ont fini de produire : tomates, courgettes, poivrons, aubergines… Jetez ou brûlez les plantes qui ont subi des maladies en cours de saison (botrytis, oïdium, mildiou, invasion d’insectes…) et déposez au compost celles qui sont saines.
Nettoyez les fraisiers
Coupez avec des ciseaux toutes les les tiges ayant porté des fraises, ainsi que les stolons et les feuilles sèches. Ne laissez que des feuilles saines puis épandez entre les pieds une couche de quelques centimètres de compost bien dégradé.
Couvrez les légumes sensibles
Protégez les salades, la mâche, le cresson, le persil, l’oseille, les radis, etc. avec des cloches ou posez des voiles d’hivernage par-dessus. Faites de même sur tous les semis et les repiquages récents susceptibles de geler. Dans les régions froides, paillez avec de la paille propre les légumes que vous consommerez cet hiver : poireaux, choux, artichauts, blettes… Cela vous évitera d’avoir à les récolter dans un sol durci par le froid et de les abîmer.
Rentrez les herbes aromatiques
Si vous avez cultivé des herbes aromatiques en pot en extérieur pendant l’été, rentrez-les afin d’en avoir à disposition durant l’hiver. Placez les pots sur un rebord de fenêtre bien éclairé ou dans la serre. Sans cela, les herbes tendres et frileuses comme le basilic, la coriandre et l’aneth ne dureront pas très longtemps. Pas de problème en revanche pour le persil (il peut même être laissé en place tout l’hiver), le thym qui supporte bien lui aussi les températures négatives, ou le romarin également très rustique.
Apportez du fumier et du compost sur les parcelles vides
Novembre est le bon mois pour consacrer du temps et de l’attention au sol de votre potager. Le mois prochain il fera peut-être trop froid, ou le sol pourrait être trop gorgé d’eau pour en faire grand-chose, auquel cas vous devrez attendre le printemps avant de pouvoir recommencer à le travailler. Partout où vous le pouvez, retournez le sol à la bêche ou à la fourche pour le décompacter et enfouissez du compost bien mûr ou du fumier (n’enfouissez que des éléments bien décomposés pour éviter le phénomène de faim d’azote). Vous pouvez aussi l’étalez simplement à la surface, les vers de terre le mélangeront lentement cette matière organique au sol au cours de l’hiver pour améliorer les conditions de croissance des plantes la saison prochaine. Par précaution, recouvrez ensuite vos parcelles d’un film anti-mauvaises herbes, de vieux cartons ou d’un rouleau de paillage pour éviter la pousse des mauvaises herbes et amender le sol par la même occasion.
Pensez aux engrais verts ! Les légumineuses constituent un excellent engrais vert pour l’hiver. Semez-les maintenant pour les faucher plus tard au printemps. Leurs racines fixeront l’azote dans le sol pour les futures récoltes.
Astuces : Chaulez votre sol si nécessaire.
Avant que le sol ne soit saturé d’eau, vérifiez son acidité à l’aide d’un kit de mesure. Si le pH est trop bas, effectuez un « chaulage » en répartissant uniformément de la chaux en poudre à la surface puis en l’incorporant légèrement au sol à l’aide d’un râteau. Important : évitez d’apporter de la chaux et du fumier en même temps, car leur réaction chimique diminue l’efficacité de l’un comme l’autre.
Taillez les arbres fruitiers et les arbustes à fruits
L’hiver est la période la plus propice à la taille des arbres fruitiers, lorsqu’ils sont en dormance et ont perdu leurs feuilles. Vous repérerez ainsi plus facilement les tiges cassées, les branches qui se croisent, pour maintenir les arbres et les arbustes en forme et les fruits au maximum de leur productivité.
À tailler ce mois-ci :
- Pommiers et poiriers
- Vignes
- Mûres
- Groseilles à maquereau
- Kiwis
- Groseilliers
- Cassissiers
- Framboisiers remontants (lire plus bas)
Conseil : Évitez de tailler les pruniers et cerisiers à cette saison, vous risquez sinon le développement de la maladie du plomb causée par le champignon Chondrostereum purpureum. Ce dernier pénètre dans les arbres via les plaies de taille, surtout par temps pluvieux, et provoque systématiquement la mort de l’arbre (il n’existe pas de traitement contre le plomb parasitaire). Attendez plutôt le printemps, lorsque la météo sera redevenue plus clémente.
Zoom sur la taille des framboisiers remontants
La taille des framboisiers est une opération essentielle pour maintenir une production abondante et de qualité. Le moment idéal pour tailler dépend principalement du type de framboisier que vous cultivez : remontant ou non remontant.
Les variétés de framboisiers non remontantes ne produisent des fruits qu’une fois par an, en juin ou juillet, contrairement aux framboisiers remontants, qui donnent des fruits une deuxième fois en automne. Ces derniers devront donc être taillés deux fois :
- En fin d’hiver / début du printemps avant le démarrage de la végétation.
- En fin d’été / début automne, taillez les tiges qui ont porté les fruits d’été.
Protéger le potager contre les vents à venir
Préparez votre potager à affronter les coups de vents (particulièrement sur les côtes). Les cultures hautes comme les choux de Bruxelles ou les choux frisés sont les plus sensibles aux dégâts, surtout dans un sol détrempé. Ces grandes plantes à la cime lourde sont facilement pliées par le vent. Par précaution, enfoncez trois ou quatre tuteurs autour de chaque tige pour empêcher les plantes de se briser en cas de tempête.
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Entretenez et nettoyez le matériel
Enlevez les tuteurs inutilisés (ou les fils de palissage des tomates sous serre…), rincez-les à l’eau savonneuse et rangez-les pour l’année prochaine. Désinfectez aussi les pots et rangez tous les contenants poreux sensibles au gel. Nettoyez les gouttières des serres fréquemment. Enfin, rangez vos systèmes d’arrosage, les récupérateurs d’eau qui pourraient souffrir du gel et protégez les canalisations extérieures avec des tubes en polystyrène ou tout autre isolant.
5. Prévention des maladies et ravageurs de novembre
Installez un grillage contre les rongeurs
Avec l’arrivée du froid, les rongeurs cherchent à se constituer des réserves de nourriture pour l’hiver. Ils s’attaquent alors plus fréquemment aux cultures, notamment aux racines, aux bulbes et aux tubercules, qui sont des sources de nourriture riches et facilement accessibles. Optez pour un grillage à mailles fines (environ 1 cm) afin de les empêcher de passer.
Posez des filets contre les oiseaux sur les choux
À cette période de l’année, les oiseaux, en particulier les pigeons, peuvent causer des dégâts considérables sur les choux en picorant les feuilles tendres et les têtes. Posez un filet suffisamment tendu pour réduire le risque que les oiseaux se retrouvent piégés. Partout ailleurs, pensez au contraire à retirer toutes les protections. Vous permettrez ainsi aux oiseaux d’atteindre l’ensemble des plantes à la recherche de larves d’insectes et autres parasites.
Continuez à éliminer les feuilles mortes et malades
Brûlez toutes les parties mortes ou malades de vos cultures passées ou jetez-les avec les ordures ménagères pour éviter de contaminer votre compost. Continuez aussi à enlever les fruits pourris des arbres pour éviter de propager les maladies. Pommes, poires et prunes atteintes de pourriture doivent être détruites et non compostées pour éviter la contamination du sol et des fruits de l’ensemble du verger.
Posez des bandes de glu sur les troncs d’arbres fruitiers
L’application de glu arboricole ou de bandes de glu empêchera les insectes indésirables (chenilles, perce-oreilles, charançons…) de remonter le long du tronc. En se collant à la glu, vous empêcherez les insectes ravageurs d’atteindre les branches et de parasiter les futures feuilles et fruits.
Inspectez vos légumes
Retirez les feuilles malades des choux pour les protéger contre la pourriture grise (botrytis). Continuez aussi à surveiller la présence de parasites, notamment les aleurodes sur les feuilles inférieures (ils s’envolent en nuage lorsqu’on touche les plantes). Pour les éliminer, utilisez un insecticide adapté. Inspectez aussi régulièrement vos légumes stockés (pommes de terre, betteraves, etc.) et jetez ceux qui sont pourris.
Au jardin d’ornement
1. Les plantes remarquables du mois de novembre
2. Semis et plantations
Transplanter les plantes tendres sous serre
Avant les premières gelées, déterrez vos plantes tendres comme les pélargoniums, et coupez-les à 20 cm pour une meilleure reprise. Nettoyez les racines en coupant tout ce qui dépasse 15 à 20 cm de long et repiquez vos plants dans un pot avec du terreau enrichi. Placez-les dans un endroit frais mais hors gel, lumineux et bien ventilé, comme dans une serre froide ou votre véranda. Arrosez après repiquage puis maintenez légèrement humide durant l’hiver.
Conseil pour les plantes tendres en pots :
Protégez des gelées vos lauriers, oliviers, goupillons et myrtes en pot avec un voile d’hivernage qui offrira 2 à 3 degrés supplémentaires. Pour les plantes plus sensibles comme les fuchsias ou les sauges arbustives, rentrez-les sous serre froide ou dans votre véranda où la température peut être maintenue à 3-8 °C… Donnez quelques coups de cisaille pour les réduire d’environ un tiers afin de réduire leur encombrement et pour améliorer la circulation d’air entre les branches. Conservez-les ainsi tout l’hiver, en espaçant les arrosages et en aérant aussi souvent que nécessaire.
Zoom sur les semis d’hiver
Certaines graines ont besoin du froid avant de pouvoir entamer leur processus de germination. Ce phénomène, appelé stratification à froid, imite les conditions naturelles de l’hiver et permet à la plante de ne pas germer en automne.
La fin du mois de novembre est la bonne période pour mettre en place les semis sous serre froide ou châssis froid des espèces suivantes : primevère, forsythia, fuchsia, gentiane, lilas, cornouiller, clématite, ancolie, noisetier, viorne, ail à tête ronde…
Notez que vous pourrez imiter ce traitement par le froid plus tard, en plaçant vos graines au réfrigérateur pendent 2 à 4 semaines.
Finir la plantation des bulbes de printemps
C’est le moment de planter vos bulbes de printemps : allium, camassia, chionodoxa, erythronium, iris de Hollande, jacinthes, narcisses, scilles, tulipes… Choisissez un emplacement ensoleillé et plantez vos bulbes par petits groupes de 3 à 5 après avoir vérifié qu’ils sont fermes et exempts de moisissure. Creusez des trous de 20 cm, ajoutez du gravier et du sable au fond pour un meilleur drainage. Espacez les bulbes de 10 cm et recouvrez-les de terre légère, pointe vers le haut en les enterrant à 2 ou 3 fois la hauteur du bulbe. Les tulipes et les iris de Hollande préfèrent les sols bien drainés. Pour une plantation optimale, choisissez un endroit sec, creusez des trous de 20 cm et ajoutez une couche de gravier et de sable au fond.
Astuce : Vous avez des graminées dans votre jardin ? Après les avoir fauché, ne jetez pas les chaumes ! Rassemblez-les en bottes serrées à l’aide de raphia. Ces bottes de paille seront idéales pour protéger les souches de vos arums et autres plantes fragiles. Pour ce faire, coupez les tiges sèches et empilez-les dans le même sens avant de les lier.
Récoltez et semez les graines de rosiers
En automne, récoltez les cynorhodons des rosiers. Extrayez les graines et semez-les dans un mélange léger, en les espaçant légèrement. Semez ces dernières dans un terreau spécial semis, en les espaçant de 2 à 3 cm. Recouvrez-les d’une fine couche de terre, tassez délicatement et arrosez. Placez le semis à l’extérieur, à l’abri des intempéries, pour une période de vernalisation*. Au printemps, lorsque les températures se radoucissent, les graines germeront. Dès que les jeunes plants auront développé deux vraies feuilles feuilles, vous pourrez les repiquer en godets individuels.
* La vernalisation est un processus physiologique qui induit la floraison chez certaines plantes grâce à une exposition au froid. Ce phénomène permet aux plantes de synchroniser leur cycle de vie avec les saisons.
Plantez des arbres et arbustes
Novembre est une période idéale pour planter les arbres et arbustes à racines nues. Le sol, humidifié par les pluies automnales, favorise l’enracinement et les arbres à feuilles caduques étant en repos végétatif, ils s’acclimatent plus facilement. Avant de planter, assurez-vous de choisir un emplacement suffisamment spacieux et éloigné des murs pour permettre à l’arbre de se développer librement. Pour favoriser l’enracinement, taillez les racines abîmées et appliquez un pralin, un mélange d’argile et d’eau destiné à nourrir les racines (le mélange doit être suffisamment liquide pour enrober les racines, mais pas trop liquide pour ne pas couler). Arrosez généreusement après la plantation puis paillez le sol avec du compost ou du fumier bien décomposé sur une épaisseur de 5 à 10 cm d’épaisseur. Ce paillage protègera le sol des variations de température, limitera l’évaporation de l’eau et empêchera la pousse des mauvaises herbes.
Les arbres et arbustes à planter en novembre : Aulne, camélia, châtaigner, chêne, cognassier, framboisier, fusain, groseillier, hêtre, houx, laurier, murier, noyer, pêcher, pommier, prunus, rosier*, viorne.
*Pour les sols calcaires, choisissez des rosiers greffés sur Rosa canina, plus adaptés à ces conditions et moins sensibles à la chlorose que les rosiers greffés sur Rosa multiflora.
Conseil : observez bien les racines. Lors de l’achat d’arbres en pot, vérifiez attentivement l’état des racines. Les racines doivent être saines, bien développées et ne doivent pas former de « chignon » (le pot ne doit pas être complètement envahi par les racines). Un bon plant présente une motte de racines bien aérée avec de nombreuses radicelles blanches. Évitez les plants dont les racines sont sèches, abîmées ou entortillées sur elles-mêmes au risque de compromettre la croissance de l’arbre à long terme.
Protégez vos jeunes rosiers du froid !
Pour les régions où les températures descendent en dessous de -10°C, il est essentiel de buter vos rosiers. En recouvrant leur point de greffe d’une butte de terre, de tourbe ou de compost de 25 à 30 cm de hauteur, vous les protégez des gelées les plus sévères. Cette technique simple permettra à vos rosiers de passer l’hiver en toute sérénité.
Vous pourrez retirer le buttage et l’étaler au pied des rosiers au printemps, dès que les risques de gel seront écartés et que les bourgeons commenceront à rougir.
3. Multiplier
Divisez et bouturez
Divisez les vivaces qui ont fleuri cet été et cet automne, puis repiquez-les en pleine terre à leur emplacement définitif ou en pots. Récoltez les graines des annuelles et bisannuelles telles que les capucines, les cosmos, les œillets d’Inde, les tournesols, les monnaies du pape, les roses trémières, les soucis, les nigelles…. Ces plantes ayant terminé leur cycle de vie, vous pouvez les retirer du jardin. Pour multiplier certaines vivaces, pratiquez le bouturage. Choisissez de jeunes pousses d’environ 10 centimètres de long et coupez-les juste en dessous d’un nœud. Retirez les feuilles de la base et réduisez de moitié la surface foliaire des feuilles restantes. Plantez les boutures dans un substrat léger et maintenez-les à l’abri du gel jusqu’au printemps prochain pour repiquage.
Boutures de lis
Profitez de la période de repos végétatif du lis pour le bouturer.
- Sortez les bulbes de terre et choisissez ceux qui sont de belle taille et d’aspect sain
- Prélevez délicatement les écailles (comme l’ail, les bulbes de lis sont composés de gousses ou caïeux)
- Plantez les écailles, la pointe vers le haut dans un substrat léger pour semis en les enterrant de moitié.
- Étiquetez et maintenez une température constante autour de 15°C ainsi qu’une hygrométrie élevée.
4. Entretien et travaux du mois
Chouchoutez vos vivaces
Pour favoriser une croissance vigoureuse et une floraison éclatante de vos asters, hélianthes et autres vivaces gourmandes, apportez-leur du compost tous les deux ou trois ans. Enrichi en matière organique, le compost améliorera la structure de votre sol et apportera les nutriments nécessaires à vos plantes. N’oubliez pas de pailler vos plates-bandes pour conserver l’humidité du sol, limiter le développement des mauvaises herbes et protéger vos plantes des variations de température.
Continuez d’arroser les plantes persistantes
Les plantes persistantes en pot continuent d’évaporer de l’eau par leurs feuilles, même en hiver. Arrosez-les donc légèrement mais régulièrement, en évitant de laisser la terre détrempée. Pour les protéger du froid, surélevez et placez vos pots à l’abri des vents dominants et paillez le pied des plantes. Si les températures sont très basses, enveloppez vos pots dans un voile d’hivernage.
Nettoyez le jardin
En fin de saison, arrachez les annuelles comme les cosmos, les zinnias, pois de senteur, les œillets d’Inde…. Si vous souhaitez multiplier certaines variétés, récoltez les graines mûres, puis au lieu de jeter les plantes au compost (vous éviterez les semis spontanés par dissémination des graines), laissez-les se décomposer sur place. Leurs racines amélioreront la structure du sol et les feuilles apporteront de la matière organique. Au printemps, vous pourrez facilement les intégrer au sol en les griffant légèrement.
Enveloppez les plantes exotiques
Si vous ne pouvez pas rentrer vos plantes tropicales et exotiques en pot (cannas, fougères arborescentes…), protégez-les dès maintenant. Enveloppez la couronne de la plante dans un voile d’hivernage et fixez-la solidement. Pour une isolation efficace vous pouvez combler le vide de feuilles mortes. Pour protéger les racines, enveloppez le pot dans du film plastique à bulles. Ces deux protections combinées devraient créer une barrière thermique suffisante et préviendront les dommages causés par le gel. Les bananiers peuvent être protégés du froid eux-aussi pour redémarrer plus vite au printemps. Mais notez qu’ils peuvent aussi être coupés à ras et refaire chaque année un nouveau « tronc » (le bananier est en vérité une herbe géante et son faux-tronc s’appelle une stipe).
Rentrez les bulbes d’été
Dans les régions aux hivers doux, vous pouvez laisser vos dahlias en place en les protégeant simplement d’un paillis (compost ou feuilles mortes) d’au moins 5 centimètres. Partout où les hivers sont rigoureux, il est conseillé de déterrer les tubercules dès que les premières gelées auront noirci les tiges des dahlias. Commencez par tailler les tiges à environ 20 centimètres du sol. Ensuite, à l’aide d’une fourche-bêche à une distance d’environ 30 centimètres du pied de la plante, soulevez délicatement la motte de terre en faisant levier avec la fourche. Pour enlever l’excédent de terre, secouez doucement la plante en évitant de casser les racines. Laissez ensuite les tubercules sécher à l’air libre ou à l’intérieur de votre serre pendant quelques jours, puis stockez-les dans un endroit frais et sec. À défaut d’un lieu de stockage adéquat, enfoncez les racines dans du sable humide, de la tourbe ou du terreau pour les protéger du dessèchement. Assurez-vous d’étiqueter clairement chaque variété afin de les identifier au moment de la plantation.
Taillez vos arbres
La période de repos végétatif après la chute des feuilles est idéale pour tailler vos arbres et arbustes. Éliminez les branches mortes, malades ou celles qui compromettent l’équilibre de la plante. Conservez les plus belles branches et les jeunes pousses vigoureuses. Utilisez l’outil adapté (sécateur, ébrancheur, scie…) et faites des coupes nettes et soignées. Protégez ensuite les blessures importantes avec du mastic puis broyez les branches pour en faire du paillage ou du compost.
Rempotez vos plantes en conteneurs
Offrez un nouveau départ à vos plantes en pot en les rempotant tous les deux ans. Commencez par tailler délicatement les racines les plus épaisses sans abîmer la motte. Choisissez un pot plus grand et remplissez-le d’un mélange de terreau et de compost frais. Replacez l’arbuste et comblez les vides. Enfin, équilibrez la partie supérieure de la plante en taillant d’environ un tiers.
Tondez votre pelouse une dernière fois
Offrez à votre pelouse un dernier soin avant l’hiver ! Tondez à environ 7 cm, puis broyez les feuilles mortes avec votre tondeuse pour une utilisation comme paillage, pour alimenter le tas de compost ou pour la confection d’un terreau.
Confectionnez votre propre terreau de feuilles
Transformez vos feuilles mortes en un précieux engrais naturel en créant un composteur spécialement dédié aux feuilles. Construisez un bac en bois recouvert d’un grillage pour favoriser l’aération et éviter que les feuilles ne s’envolent. Empilez ces dernières, en alternant avec de fines couches de déchets verts riches en azote (tontes d’herbe, purin d’ortie, fientes de poules…). Arrosez régulièrement le tas pour maintenir une bonne humidité et retournez-le régulièrement (environ 5 à 6 fois) pour accélérer la décomposition.
Au bout d’un an environ, vous obtiendrez un terreau léger et friable, riche en matière organique, idéal pour améliorer la structure de votre sol et nourrir vos plantes (utilisez ce terreau en ajoutant éventuellement 10% de compost).
Faites le tri dans vos produits de jardinage
Effectuez un tri rigoureux de vos produits de jardinage. Éliminez les produits périmés, les pesticides et autres substances chimiques dangereuses. Ne les jetez pas aux ordures ménagères. Renseignez-vous auprès de votre mairie, d’une déchetterie ou d’une jardinerie pour connaître les modalités de collecte et de traitement de ces déchets spécifiques.
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Favoriser la biodiversité
Installez un nichoir dès maintenant
Les oiseaux, comme la mésange, recherchent leur futur site de nidification bien avant le printemps, dès le mois de novembre. Choisissez un endroit abrité des vents pour installer votre nichoir, à une hauteur comprise entre 2 et 5 mètres, et orientez le trou d’envol vers le sud ou le sud-est, à l’abri des vents dominants. Vous pouvez installer plusieurs nichoirs, mais gardez une distance d’au moins 30 mètres entre ceux destinés à la même espèce.
Créez des refuges pour la faune sauvage
Empilez branches, feuilles et pierres dans un coin du jardin pour former des tas. Ces abris naturels accueilleront cloportes, coléoptères et escargots qui serviront de nourriture aux oiseaux, comme les merles ou les rouges-gorges.
Vous avez la chance de voir des hérissons sur votre propriété (ils sont désormais quasiment menacés d’extinction) ? Installez-leur un abri dans un endroit calme et ombragé de votre jardin. Une caisse en bois de taille moyenne, comme une caisse à vin percée, est idéale. Elle doit être suffisamment grande pour qu’un hérisson puisse s’y installer confortablement. Remplissez celle-ci de matériaux doux comme du foin ou de la paille pour que l’animal s’y sente à l’aise. Intégrez ensuite l’abri à son environnement en le dissimulant sous des feuilles ou en l’entourant de branches.