Au fil des jours, vous remarquez que vos plants grandissent, se développent & vous offrent de beaux fruits ou légumes. Cela est possible grâce au soleil, à la pluie et toutes les richesses présentes dans le sol. Connaître le type de sol de son potager est alors très important. Certains sols sont secs, d’autres argileux, ou encore sableux. Les différencier vous permettra de planter les espèces en conséquence. Au fil de votre lecture, vous apprendrez à différencier & reconnaître les différents types de terre. Nous vous détaillerons les tests à faire pour les identifier. Grâce à toutes ses connaissances, vous pourrez planter toutes les graines et plantes adaptées à la terre de votre potager. Adaptez-vous à la nature de votre sol et assurez le bien-être de vos plantations.
Les différents types de terre
Avant de se lancer dans la découverte de son type de sol, apprenons quelles sont les terres possibles. Chacune des terres du jardin a ses propres caractéristiques. Pour ceux qui n’ont pas envie de lire, rendez-vous à la fin de nos cinq paragraphes. Un visuel vous attend. Celui-ci reprend les points clés des différents types de sol.
Quels sont les différents types de sol ?
1. Le sol calcaire
Le sol calcaire est le plus craint des jardiniers. Ce sol est le mal-aimé de la bande ! Son aspect, très collant peut être parfois difficile à travailler. Attention à vous adapter si vous êtes en présence d’une terre calcaire. Il contient jusqu’à 30% de carbonate de chaux. La concentration étant élevée, ne rajoutez surtout pas d’engrais à forte teneur en chaux. Un sol trop riche en chaux empêchera les plants d’absorber tout le fer dont ils ont besoin. Le sol calcaire sera très clair visuellement. De texture fine, caillouteuse, il peut sécher pendant les mois estivaux. En effet, il ne retient pas l’eau. Il est alcalin.
Dans ce type de sols prolifèrent des coquelicots, des bleuets, des chardons, de la moutarde et de la sauge. Il est possible d’ajouter du sable, des matières organiques pour qu’il soit parfait pour le potager.
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2. Le sol argileux
Le sol argileux est déjà plus apprécié par nos jardiniers. Très fertile, il permet aux plantes de bien se développer. Il a une excellente capacité à retenir l’eau. Cependant, il n’apprécie pas du tout quand viennent les sécheresses. Pendant les périodes chaudes, cette terre durcit et devient difficile à manipuler. Cela va permettre une plus grande maniabilité du sol. Dans ce sol de couleur foncée, les flaques restent persistantes après une grosse vague de pluie. Par temps sec, le sol craquelle et présente des fissures. Mais nous vous donnons notre petite astuce. Si votre sol est argileux, ajoutez du sable à votre terre. Pour le travailler, ajouter du sable, du fumier ou du chaux tous les 3 ans.
Ces sols sont reconnaissables grâce à la présence de boutons d’or, pâquerettes, liserons… Plantez-y des rosiers, pivoines, œillets, tulipes, coquelicots. Concernant les légumes, poireaux, tomates, choux, betteraves, laitues & haricots y seront très heureux.
3. Le sol sableux
Puisque nous avons évoqué les vertus du sable pour l’argile, présentons maintenant le sol sableux. Ce type de sol est caractérisé par sa malléabilité. Dès lors que le printemps arrive, le sol se réchauffe rapidement. Comme sur les plages de sable fin où le sable nous brûle les pieds en été. Ce sol sableux laisse passer l’eau très facilement. En conséquence, le sol se dessèche facilement & rapidement. Pauvre en nutriments, il faudra alimenter ce type de sol. Pour que les plantations s’y sentent bien, du compost déposé de temps en temps sera très apprécié. Le sol sableux tend vers le marron intermédiaire. Au toucher, ce sol est très friable. Le sol sableux est constitué d’au moins 70% de sable. Plantez-y lavatères, ancolies, sureau, géranium, romarin… Dans ce sol, prolifèrent genets, bruyères & chiendents.
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4. Le sol humifère
Le sol humifère, caractérisé par sa richesse en humus, est très fertile. Les plantes s’y sentent bien. De couleur foncée, noir, il sera compact. En effet, il retient très facilement l’eau. Il ressemble grandement au sol argileux. On peut d’ailleurs y ajouter de l’argile pour le travailler plus facilement. Un petit avantage lui sera accordé : ses bienfaits nutritifs. Ce type de sol est assez gluant. Pour contrer cela ajouter de l’argile ou du chaux. Ainsi, l’acidité sera maitrisée. Il est aussi acide. La plantation de certaines espèces sera donc limitée. Cela dit, vous pourrez y planter des artichauts, de la ciboulette, des courgettes, des épinards ou encore tomates et poivrons. Dans ce sol, prolifèrent fougères, bruyères, genets & orties.
5. Le sol franc
Le sol rêvé de tous bons jardiniers. Il s’agit du sol franc. Ce type de terre regroupe les bienfaits des 4 précédents sols. Il est parfait pour toutes sortes de plantations. Fleurs et légumes du potager y trouveront leur bonheur. Cette terre est composée de mottes brunes équilibrées. Majoritairement sableuse, elle contient 40 à 80% de sable. Un peu d’argile identifiée de 15 à 20%. De l’humus y fait sa place à 5% environ. Un bon sol de jardin doit avoir une teneur en humus d’au moins 5%. Pour agrémenter le tout un peu de calcaire !
Reconnaître le type de sol dont vous disposez
Vous êtes devenu incollable sur les types de sol existants. Bravo ! Le challenge maintenant est de réussir à reconnaître quel type de sol vous avez chez vous. Pas de panique, on vous explique tout dans la suite de l’article. Les néo-jardiniers de France Serres ont réussi à le reconnaître. Vous allez y arriver également. Quelles sont les étapes pour reconnaître son sol ?
- Analyser son sol en profondeur. Il faut prélever un échantillon à 20 / 30 centimètres sous la surface de la terre.
- Examiner l’échantillon obtenu. La terre est riche en nutriments et facile à examiner. A l’œil nu, le tour est joué. Si la terre est foncée et riche en débris de plantes, il s’agira d’une terre humifère. Si celle-ci est plutôt blanchâtre et collante, vous avez alors un sol calcaire.
- Récupérez ensuite une poignée de terre humide. Pétrissez-la et versez-la sur une surface dure. Si l’échantillon de terre reste compact, alors c’est une terre argileuse. A l’inverse, s’il s’effrite on constatera que la terre est sableuse.
Ce sont des tests à faire si vous disposez de peu de temps devant vous. Cependant, tout bon jardinier doit se soumettre au fameux test du pH. Pas de panique ! Vous n’avez besoin d’aucune connaissance d’apprenti chimiste.
Apprenons-en plus sur le pH. Le Potentiel Hydrogène est représenté sur une échelle allant de 1 à 14. De 1 à 6 le pH est dit « acide ». 7 représente un pH neutre. De 8 à 14 le pH sera « alcalin ». En général, les sols ont un pH entre 4 & 9. Nos très chères plantes sont friandes d’une terre légèrement acide correspondant à un pH de 6,5.
Bon à savoir : un sol humifère sera plutôt acide, tandis qu’un sol calcaire sera basique.
Les différents tests pour connaître son sol de jardin
Nous vous présentons les différents tests. Il y a des tests à réaliser soi-même ou des tests à acheter en jardinerie.
Commençons par les tests à faire à la maison.
Le test du vinaigre blanc & bicarbonate de soude
Simplicité & rapidité qualifient ce test ! On cherche dans ses placards et hop, on trouvera tout ce dont on a besoin. Un peu de vinaigre blanc utile pour le nettoyage à la maison et du bicarbonate de soude, le tour est joué. Un pas après l’autre, on applique ces différentes étapes :
- Tout comme pour les analyses rapides, commençons par prélever un échantillon. On choisit un bout de terre dans le jardin. On creuse un peu afin d’avoir un échantillon présent à 20 / 30 centimètres sous terre.
- On réduit l’échantillon de terre en petits morceaux. Ainsi, il sera plus facile de le tester.
- Dans un verre, on verse du bicarbonate de soude. Dans un autre verre, du vinaigre blanc. Bien que l’odeur du vinaigre soit désagréable, celui-ci est non toxique et non polluant. Alors, même pas peur !
- Dans le contenant du bicarbonate, plongez une partie de la terre. Vous devez obtenir une sorte de boue. Si des bulles apparaissent, le sol est considéré comme acide.
- Dans le contenant du vinaigre blanc ajoutez le reste de terre. Si des bulles apparaissent, le sol est considéré comme alcalin.
Si dans les deux cas, rien ne se passe, alors vous pouvez considérer votre sol neutre. C’est super simple et fait-maison ! Si vous voulez, vous pouvez toujours compléter ce test avec un test acheté.
Le test de la pâte à tarte
Tout commence par-là : attrapez une poignée de terre humide. Si votre terre n’est pas humide, humidifiez-la rapidement. Étalez-la telle une belle petite pâte à tarte. D’où le nom du test, vous en conviendrez. Servez-vous d’une bouteille pour l’étaler.
L’heure est au résultat maintenant. Le résultat se fait suivant l’épaisseur de la pâte obtenue. Si vous pouvez étaler la pâte à moins de 3mm d’épaisseur, il s’agit d’un sol argileux. Si vous obtenez une pâte d’une épaisseur de 3 à 5 mm c’est une terre riche en humus. S’il vous est impossible de l’étaler sans la briser, alors vous avez un sol sableux.
Le test pH Neudorff : kit pH en jardinerie
Ce test mesure le degré d’acidité du sol. Ainsi, il est facile de déterminer les besoins en chaux du jardin. Très simple et très rapide, vous aurez un résultat en 3 minutes. Voici les étapes à suivre pour ce test :
- Incorporez 10 mm de terre dans le tube test. Une règle graduée vous sera proposée pour vous guider.
- Remplir le tube avec de l’eau distillée. Ajoutez l’eau jusqu’à atteindre le repère 35.
- Hop, c’est le moment d’ajouter le comprimé test pH.
- Fermez le tube puis secouer jusqu’à ce que le comprimé se dissolve. Puis laissez reposer. Attendez jusqu’à redescente de la terre.
- Plongez la petite bandelette réactive : la couleur définira l’acidité ou la basicité du sol. Un petit coup d’œil sur les repères du kit sera nécessaire.
Ensuite, adaptez vos plantations selon le terrain à disposition. En ajoutant de l’engrais, vous pouvez toujours modifier la composition du sol. Allégez également votre sol en vous servant du terreau. Chaque sol a ses propres richesses, servez-vous en !
Quel sol pour quel pH ?
Maintenant que l’étape du test est acquise, il faut savoir faire correspondre ces tests aux différents sols. Nous vous donnons tous les outils pour reconnaître un sol suivant le test.
Le sol argileux, également appelé « sol lourd » sera un sol acide. Proche de la neutralité, il aura un pH compris entre 6 et 7.
Le sol calcaire est alcalin. Son pH englobe une large fourchette. C’est le seul à être alcalin. Il est donc très facile à identifier. Son pH sera compris entre 8 et 14.
Le sol humifère a un pH acide. Pour l’identifier, il est plus facile de vous référer aux plantes qui y poussent (digitales, bruyères, châtaigniers…).
Le sol sableux est facile à identifier. Il est acide. Son pH se situe entre 6,2 et 6,6. Il est très proche de la neutralité lui aussi.
Conclusion
Tous les sols des jardins sont magiques. Ils peuvent tous offrir de bons nutriments pour faire pousser le plus de plantes possible. Avant de faire pousser vos plantes, n’oubliez pas de jouer les chimistes. Après ça, vous ne passerez plus inaperçu dans la sphère des jardiniers. Succès garanti !
Chaque sol a ses propres caractéristiques. Certains sont riches en nutriments, d’autres très drainants, ou encore très frais. Chaque terre est différente. Finalement, il y a du bon dans chacune d’entre eux. Ne vous limitez plus. Surtout, ne passez pas à côté de la magie offerte par votre potager. Observez votre jardin et vous apprendrez tout ce qu’il faut savoir. Le naturel revient au galop.